La cathédrale Sainte-Marie

 

Fermeture exceptionnelle le lundi 14 novembre toute la journée : manœuvres pompiers.

 

 

 

Les contreforts de la cathédrale Sainte-Marie de Saint-Bertrand-de-Comminges, Haute-Garonne, Pyrénées, tourisme

 

 

Pourquoi un monument aussi gigantesque pour un tout petit village ? Il faut se rappeler que pendant 13 siècles, Saint-Bertrand a abrité le siège de l’évêché du Comminges. C’était une importante cité médiévale où les pèlerins affluaient en masse.

 

La cathédrale de Saint-Bertrand-de Comminges sous sa forme actuelle a connu plusieurs transformations et plusieurs époques sous l’impulsion de trois évêques.

 

Au XI°siècle, Bertrand de l’Isle érige une nouvelle cathédrale romane sur les ruines d’un premier monument religieux vraisemblablement incendié lors des invasions barbares du V°siècle. La tour clocher qui donne à la cathédrale des airs de château fort imprenable sera ajoutée un siècle plus tard. Certains textes médiévaux évoquent même l'existence d'un pont-levis qui reliait l'enceinte de l'édifice religieux au reste de la ville. 

 

Au XIV° siècle, la cité est devenue un lieu de culte et de pèlerinage important, une halte prisée sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Bertrand de Got, futur pape Clément V, décide de l’agrandissement de la cathédrale, impose alors le style gothique et s'occupe personnellement de transférer et d'élever les reliques de Saint Bertrand, canonisé à la fin du XII° siècle pour les miracles accomplis de son vivant et à titre posthume. 

 

Au XVI° siècle, Jean de Mauléon donnera à la cathédrale sa physionomie définitive par la construction de l'orgue et du chœur de stalles toutes en boiseries et marqueteries. Vous entrez alors dans l'univers des chanoines bien protégé du petit peuple et du flux des pèlerins, hiérarchisation qui ne choquait pas grand monde à l'époque. Vous pouvez même vous reposer en position debout, comme un chanoine le faisait incognito, sur les miséricordes prévues à cet effet. Cette église intérieure est magnifiée par les artistes de la Renaissance qui ont puisé leur inspiration dans l'histoire religieuse ou épique, l'imagerie populaire et profane, la redécouverte de l'art antique, etc.

 

 

 

Le crocodile de la cathédrale de Saint Bertand de Comminges, grand site touristique de la région Occitanie Pyrénées Mediterrannée

Le crocodile

 

Voici une des curiosités de la cathédrale. La légende raconte que saint Bertrand aurait occis d'un coup de son bâton pastoral le terrible crocodile qui dévorait les jeunes femmes avant leur mariage... La réalité est toute autre. Ce crocodile empaillé est sans doute un ex-voto rapporté de Terre Sainte au XIV° par un pèlerin pour remercier le saint de l'avoir protégé lors de son périlleux voyage... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le cloître de la cathédrale Sainte-Marie de Saint Bertrand de Comminges, grand site touristique de la Région Occitanie, département de la Haute-Garonne, Pyrénées centrales

 

Le cloître

 

Il est tout simplement remarquable. Les cloîtres sont généralement des endroits clos. La singularité de celui de Saint-Bertrand-de-Comminges ? Ses ouvertures sur la nature environnante pratiquées tardivement, au début du XX° siècle ! 

 

Ce cloître était un lieu de prières et de méditation pour les chanoines, ainsi qu’un espace funéraire. Construit au XIII°siècle, il prit sa forme actuelle sous l’influence du pape Clément V. Laissez-vous porter par son atmosphère si paisible et au gré de vos déambulations, admirez le pilier des Évangélistes, les chapiteaux à décor ornemental, les tombeaux des chanoines, ou encore les élégants mais puissants contreforts de la cathédrale. Quatre galeries évoluent autour d’une "cour". Trois de ces galeries sont romanes. La quatrième, appelée galerie des tombeaux, relève d’un gothique plus austère que flamboyant, mais au charme certain !  

 

 

L'orgue de la cathédrale de Saint-Bertrand-de-Comminges, grand site touristique au cœur des Pyrénées centrales

L'orgue

 

Édifié au XVI°s, en pleine Renaissance, par Jean de Mauléon, c’est l’un des plus beaux orgues classiques d’Europe. Il est unique, en angle et repose sur cinq colonnes corinthiennes en chêne. Son buffet culmine à 16 mètres de hauteur. Il dispose d’un escalier tournant, d’une chaire à prêcher, de boiseries sur des thèmes non pas religieux mais profanes comme les travaux d’Hercule, de frises et de corniches ouvragées, de trois claviers de 54 notes, d’un pédalier de 30 notes, de 40 registres, 3 accouplements, 3 tremblants et 2621 tuyaux. Abandonné à la Révolution puisque ses tuyaux sont fondus pour être transformés en munitions, l’orgue de Saint-Bertrand doit sa restauration au Festival du Comminges qui œuvrera sans relâche pour que l’instrument retrouve une composition et une esthétique sonore aussi proche que possible de celles du XVII° siècle. Il vous faut l'entendre au moins une fois quand il donne toute la mesure de sa puissance !

 

 

 

 

 

 

Détail de la chape de la vierge qui fait partie du trésor de la cathédrale Sainte-Marie à Saint Bertrand de Comminges, grand site touristique de Haute-Garonne, Pyrénées centrales
Détail de la chape de la vierge

Le trésor

 

Situé dans la chapelle haute Sainte-Marguerite, il recèle de magnifiques vêtements liturgiques et de précieux objets de culte. Les deux splendides chapes brodées en « opus anglicanum » (c'est-à-dire exécutées dans les ateliers londoniens les plus réputés en Europe au XIV siècle) sont vénérées comme des reliques puisque elles ont été offertes par le pape Clément V. La plus remarquable est la chape de la Passion, qui montre une dizaine de scènes de la passion du Christ, au modelé très réaliste. Autre élément célèbre du trésor : le bâton pastoral de saint Bertrand façonné dans une défense de narval et non pas dans la corne de licorne que préfère la légende populaire. Ce bâton d’ivoire sacré a connu un destin mouvementé. Il fut volé par les Huguenots en 1586. Puis récupéré et longtemps conservé par un capitaine chargé de la sécurité de la cité ! Ulcérés, les habitants écrivirent à Catherine de Médicis qui intercéda auprès de son fils le roi Henri III pour que soit rendu aux fidèles l’objet sujet de tant de dévotion. La restitution eut finalement lieu, mais en 1601… Le trésor de la cathédrale de Saint-Bertrand-de-Comminges comporte également une pièce très rare, la médaille d’Henri IV. Comment et pourquoi en fait-elle partie est encore un mystère !